Versailles et le parfum

Découvrez l'histoire du parfum et son ascension à la cour du Roi Soleil !

Si l’histoire des parfums est vieille comme le monde, avec des usages aussi variés qu’inattendus : religieux, culinaires, médicaux, et bien sûr de séduction, c’est vraiment au 18e siècle, que, les moyens d’extraction ayant beaucoup progressé, on en fit une consommation de plus en plus considérable au sein des élites. Et naturellement à la cour de France.
 
Sous Louis XIV encore, à Versailles, on faisait une grande consommation de parfums, mais en privilégiant les senteurs très fortes, à base de civette ou de musc. Elles avaient probablement pour fonction de masquer des odeurs corporelles désagréables, en raison d’une hygiène très insuffisante. En contrepartie, ces parfums étaient si entêtants qu’on dit que le roi ne les supportait plus à la fin de sa vie, et qu’il adopta l’eau de fleur d’oranger, initiant un changement de mode.
 
Le 18e siècle est quant à lui véritablement celui de l’essor de la toilette et de la cosmétique. Tandis que les préoccupations hygiénistes progressent, la profession de parfumeur compte de plus en plus de représentants, parmi lesquels le célèbre Jean-Louis Fargeon, fournisseur de la reine Marie-Antoinette. La cour de Versailles fait un usage immodéré de parfums : ainsi, Madame de Pompadour, la célèbre maîtresse de Louis XV, aurait dépensé annuellement en parfums la somme folle de 100 000 livres… Et le duc de Richelieu, fameux courtisan de la même époque, faisait diffuser dans ses appartements des parfums à l’aide de soufflets, et se parfumait lui-même tellement qu’il en serait devenu inabordable à la fin de sa vie !
 
Cet engouement n’a cessé qu’avec la Révolution française, pour renaître au 19e siècle dans des conditions bien différentes : l’essor de la chimie a permis de créer des accords parfumés qui n’existent pas dans la nature, tandis que la mise en concurrence des producteurs les a poussés à valoriser les parfums au moyen de flacons magnifiques. C’est ainsi qu’ils ont fait appel à des verriers fameux comme Lalique ou Baccarat…
 
Versailles reste au cœur de l’histoire de la parfumerie en accueillant depuis les années 1970 l’Isipca, qui est devenue l’école de référence nationale et internationale de l’industrie du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire. Au même endroit a été créée l’Osmothèque, conservatoire international du parfum. Dernière née de cette histoire d’amour entre Versailles et le parfum, la Cour des senteurs : à proximité du château de Versailles, la Maison des parfums raconte cette passionnante aventure de la parfumerie française !